31 JUILLET 2003 - Essai Suzuki SV 1000 S
Avant de partir.
Je l'avais promis lors de sa sortie en mars 2003, le voici enfin cet essai de la SV 1000 S. Cette moto me faisait très envie lorsqu'elle avait été annoncée et c'est avec impatience que j'attendais son arrivée. Rapidement testée en début d'année, je l'avais finalement écartée de mon choix pour les raisons qui seront détaillées dans cet essai plus complet, et réalisé fin Juillet 2003 pour les besoins du site.
Essai sur route :
Voyons tout d'abord l'aspect général de la machine, qui du premier coup d'oeil est sans aucun doute à la pointe de ce qui se fait actuellement. Un avant très réussi avec un réservoir aux arrêtes bien marquées, un double échappement original de nos jours, et un arrière avant-gardiste avec ce feu à diodes luminescentes. Un superbe cadre alu viens couronner le tout pour définir cette SV comme une machine belle à regarder. Une fois à son guidon, et avant de démarrer on se rend compte immédiatement que la belle n'est pas aussi accueillant qu'elle en a l'air. La position du pilote est très (trop) en avant, les poignets et la nuque sont cassés et on se demande un peu comment vont se passer les longs trajets sur les petites routes sinueuses du var ...
Départ donc pour cet essai et immédiatement on apprécie la générosité du moulin qui monte très vite dans les tours et reste présent à tous moments. Seul bémol le bruit un peu claquant lorsque on pousse un peu sur les rapports, mais c'est l'apanage du v-twin, on aime ou on n'aime pas ... La circulation à basse vitesse est beaucoup moins plaisante, la direction est un peu lourde à cause de l'amortisseur de direction, et les poignets soufrent pas mal de cette position très en appui. La position de conduite n'est pas du tout à mon goût, avec le cul relevé et le nez dans le guidon, vivement les grands espaces pour allumer un peu et bénéficier de l'appui du vent.
Enfin arrivé sur la N7, je peux respirer un peu et apprécier la vivacité du moteur, les dépassements sont un enchantement et la machine se manie beaucoup mieux à vitesse plus élevée. La protection est correcte, mais sans plus, dès que l'on dépasse les 150 km/h, il faut baisser encore un peu plus la tête pour être abrité. Je pense que les grands gabarits auront quelques soucis à se faire pour pouvoir entrer dans le moule de la SV 1000 S.
Passons maintenant au chapitre des virolos et du flip-flop, pour constater que ça va pas fort non plus, la machine bien que très légère n'a pas un comportement adapté aux attaques et enchaînements rapides, on se sent moins à l'aise que sur mon 1200 ZRX plus facile à balancer. De plus, les descentes rapides avec gros freinages sont fort désagréables car tout le poids du corps se transfère sur mes deux frêles poignets qui souffrent le martyre.
Ceci me permet quand même de souligner la très bonne qualité du frein avant avec beaucoup de mordant et une efficacité qui semble à toute épreuve. Le frein arrière par contre est plus discret mais fais bien son travail de ralentisseur.
Un petit coup d'oeil au niveau de carburant et je me rend immédiatement compte que la gamine est bien gourmande et comme la capacité du réservoir est très faible (17 litres seulement) on a besoin de ravitailler assez souvent. Les gros rouleurs aussi seront déçus par cette faible autonomie trop contraignante car elle leur impose des arrêts tous les 180 kms environ d'après mes calculs et compte tenu de ma conduite un peu virile pour cet essai.
Au chapitre des reproches, je suis obligé de rajouter encore la béquille latérale qui est d'une rare laideur, la position du passager trop perché en hauteur et exposé à tous les vents, la qualité des finitions qui font un peu matériel bon marché (plastiques, soudures du cadre, compteur basique, etc ...).
Conclusion :
La SV 1000 S est bien jolie, mais dans le magasin seulement, pas faite pour moi, ni pour ceux qui aiment les motos faciles à piloter ou offrant une bonne protection. Seules les lignes très réussies, les qualités du V-twin et de son injection peuvent justifier ce choix.
Les points forts :
Présentation très moderne. Couple moteur. Freinage superbe de l'avant, prix compétitif.
Les points faibles :
Position trop penchée avant et cul relevé. Autonomie trop faible. Maniabilité en ville et à faible vitesse. Protection insuffisante à haute vitesse. Duo peu réaliste. Bruit du moteur désagréable dans les tours. Manque de confort sur longs trajets.
Essai Suivant : Suzuki DL 650.